lundi 26 juillet 2010

Culture confiture #2

La culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale.



Donc moi, j'étale j'étale.

Aujourd'hui, je commence par le début. J'aurais d'ailleurs dû commencer par là la semaine dernière, m'enfin.


Transylvanie: Hongrie vs Roumanie





Avant la première guerre mondiale, la Hongrie était un royaume. Avec un roi. Mais, suite à la défaite austro hongroise de 1918, le traité de Trianon ampute la Hongrie des 2/3 de son territoire, dont la plus grande, la Transylvanie, est donnée à la Roumanie.




Les hongrois se sont donc réveillés Roumains, du jour au lendemain. D'après une roumaine/ hongrois, Clemenceau, qui a rédigé Trianon, avait une dent contre la Hongrie: son fils ne s'entendait plus avec sa belle fille, qui était hongroise. "Histoire de femmes" d'après le mari de mon amie.






Les transylvaniens ont un peu vécu la même situation que les habitants d'Alsace Lorraine, si ce n'est que eux sont toujours roumains.



Mon amie m'a d'ailleurs expliqué leur souffrance d'être considérés comme roumains alors que leurs ancêtres sont hongrois, qu'ils parlent hongrois et sont retournés vivre en Hongrie. Eux sont considérés comme immigrés, leurs enfants comme "fils et filles de". Seuls leurs petits enfants sont considérés comme de bons petits hongrois, nés en Hongrie.



C'est ce qui m'a frappé dans cette région d'ailleurs. Tous parlent hongrois, se sentent hongrois. De nombreux hongrois (de Hongrie) viennent en pèlerinage rendre hommage aux artistes hongrois enterrés désormais en Roumanie.


(j'ai par ailleurs eu l'honneur d'être choisie

avec une hongroise pour déposer une couronne dans

la maison de Ady Endre)

D'ailleurs, mon amie m'a expliqué qu'une ville roumaine peut avoir deux langues: le roumain et le hongrois, à condition que la population hongroise de la ville soit supérieure à 20%.



Résumons: une région arrachée à son pays, un fort sentiment nationaliste hongrois et pourtant, aucun ressentiment envers la Roumanie. Quand j'ai demandé si la région ne risquait pas d'imploser (cf nos amis belch'), on m'a répondu que la cohabitation se déroulait le mieux du monde, que les roumains ne cherchaient pas à écraser ce sentiment hongrois et que ces derniers ne cherchaient pas, eux, à exposer à tout prix leur différence.



A bon entendeur...

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